1921, l’usine s’installe sur les terres arables de Marquette. Le blé vient de toute la Flandre. Il arrive par la Deûle, par la route et par le train. A cette époque, l’art s’invitait dans l’architecture par les nouveaux moyens de la sérialisation et de la préfabrication de l’écriture architecturale. L’héritage de cette période se retrouve encore aujourd’hui sur ces façades aux profils uniques.
Conséquence de la désindustrialisation, l’usine doit fermer ses portes en 1989. La forêt urbaine s’installe. Les végétaux pionniers transpercent l’asphalte de la cour. La végétation et le Street Art envahissent peu à peu les murs…
En 2017, les projet de reconquête urbaine du site est lancé. En plus des bâtis historiques à conserver et des immeubles à construire se pose une question : comment transformer en jardin la cour d’une des plus belles usines abandonnées de la métropole lilloise ?
« Les trois âges d’or d’un symbole de la métropole lilloise »
Le cœur ensoleillé de la cour évoque l’âge d’or des Grands Moulins. : les champ de blé et les prairies des Flandres qui accueillent jeux d’enfants, assises et chablis autour de coquelicots, les bleuets et graminées sauvages. On joue, on s’installe, on flâne.
A l’ombre des bâtiments colossaux s’installe le sous-bois, ou une lisière de forêt. Des larges arbres branchus, des tapis de fougères et d’euphorbes font écho aux végétaux pionniers qui se sont appropriés l’espace depuis la fermeture de l’usine. et à la jungle urbaine qu’était devenu le site. Ils rendent plus intimes les logements du rez-de-chaussée.
La progression vers le canal de la Deûle est magnifiée par des paliers surlignés de bancs courbés blancs, simplement ponctués de très communs saules des chèvres. Ils accrochent la lumière et attirent les promeneurs. Le parc rejoint les futurs voies vertes ainsi le grand paysage de l’eurométropole, en perpétuelle invention de son avenir !
Le dessin global affirme sans ambiguïté un projet contemporain. Les tracés courbes tranchent avec les orthogonales historiques du bâtiment.
Les végétaux sont très majoritairement choisis dans une palette locale et sauvage. Le projet de plantation a d’ailleurs été travaillé avec les experts de la DREAL. Certains végétaux comme les Salix caprea sont particulièrement mis à l’honneur, sur les grandes pelouses des paliers vers la Deûle. Pour certaines parties du projet les plantations de vivaces et de graminées sont maintenant à maturité. Elles commencent a se ressemer et à se déplacer dans les grands sous-bois notamment.
Pour renforcer l’aspect jardin, les cheminements sont réalisés en sable stabilisé. Ils sont surlignés de larges voliges en béton blanc coulés sur place. Ces voliges surlignent le dessin de courbes et permettent une transition entre le végétal et les cheminements.
Maitrise d’ouvrage : Histoire & Patrimoine – Marché privé
Maitrise d’œuvre mandataire : Groupe Maes architecte
Études 2016 – Permis d’aménager 2018 – Chantier livré en 2023
Superficie du parc : 10 600m²
Programme : Logements
Coût des espaces verts (hors cheminements piétons et autres VRD) : 530k€
Crédit photo : @MaxenceLamouretProd